En Côte d’Ivoire, la malnutrition infantile, qui constitue une cause sous-jacente de près de 45% des décès des enfants de moins de 5 ans, est devenue l’un des principaux indicateurs de la pauvreté et de la vulnérabilité ainsi que l’un des principaux obstacles à l’accumulation optimale du capital humain dans le pays. Environ 30% des enfants du pays accusent un retard de croissance avec une prévalence de 40% dans les régions Nord et Nord-Est, 8 % souffrent de malnutrition aiguë, 14 % de faible poids de naissance et 75 % d’anémie. Seuls 7% d’enfants âgés de 6 à 23 mois bénéficient d’un régime minimum acceptable tandis que seulement 12% d’enfants de 0 à 6 mois ont été exclusivement nourris au sein.
Pour prévenir durablement la malnutrition et améliorer le développement de l’enfant, il convient de s’attaquer à l’ensemble des facteurs directs et sous-jacents au risque de retard de croissance chez les enfants. Parmi ces facteurs figurent l'insécurité alimentaire, notamment la faible disponibilité et la faible diversité des aliments, le mauvais état sanitaire et nutritionnel des mères et, de manière plus générale, les faibles niveaux d’éducation maternelle et le statut inférieur des femmes au sein des ménages et des communautés, ainsi que les comportements et environnements insalubres.
C’est le but visé par le Projet Multisectoriel de Nutrition et de Développement de la Petite Enfance (PMNDPE) qui entend renforcer les interventions de nutrition et de développement de la petite enfance dans 14 régions sanitaires situées au Nord, au Nord-Est, au Nord-Ouest, au Centre et au Centre Ouest du pays, considérées comme des zones à forte prévalence et à prévalence intermédiaire de malnutrition. Les activités du PMNDPE sont articulées autour de trois principales composantes :
Composante 1 : Interventions en matière de nutrition et de développement de la petite enfance
Composante 2 : Gouvernance et gestion de la nutrition
Composante 3 : Gestion du Projet.
Dans sa stratégie visant à améliorer la nutrition et le développement de l’enfant, le projet PMNDPE est essentiellement focalisé sur les interventions en communauté telles (i) la nutrition et la stimulation à base communautaire ; (ii) la prestation de services de nutrition ; et (iii) le financement basé sur les résultats pour la nutrition en matière de santé publique.
En raison de son expertise dans la mise à échelle de l’approche du Financement Basé sur la Performance dans le secteur de la santé, l’unité de Coordination des Projets Santé de la Banque Mondiale accompagnera l’Unité de Gestion du PMNDPE dans la mise en oeuvre des interventions de la sous-composante « Financement Basé sur les Résultats pour la nutrition en matière de santé publique».
Le FBP est une approche innovante du financement du système de la santé axé sur les résultats qui vise à lever les obstacles dans l'utilisation et la qualité des services de santé, en particulier pour les plus vulnérables, à stabiliser ou réduire le coût de ces services, promouvoir l'utilisation efficace de ressources rares ou encore améliorer la motivation du personnel.
Cette approche a été expérimentée avec succès dans 19 districts sanitaires en Côte d’Ivoire dans le cadre du Projet de Renforcement du Système de Santé et de Réponse aux urgences Épidémiques sur la période 2016-2020 et qui sera passée à échelle nationale dans le cadre du projet SPARK-SANTÉ.
En pilotant le FBP dans le secteur de la nutrition dans le contexte du PMNDPE, il s’agira de venir en complément du volet communautaire, en :
Les interventions planifiées dans le cadre de la sous-composante 1.3 :
«Financement basé sur les résultats (FBR) pour la nutrition en matière de santé publique» porteront essentiellement sur les axes suivants:
• Services de santé primaires maternelle et infantile sensibles à la nutrition pour les centres de santé (supplémentation en vitamine A, traitement de la malnutrition aiguë sévère, supplémentation en fer / acide folique par le biais de soins prénatals, etc.);
• Formation des structures sanitaires sur le Financement Basé sur la Performance et ses outils ;
• Vérification indépendante des résultats sanitaires (qualité et quantité);
• Achat des performances des indicateurs de nutrition ;
• Paiement de fonds de démarrage aux structures de santé sous performance.
M. Konan Clovis Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. Dr Gaudet-Pitta Tania Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. Dr Paulin Kouakou Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.