Les urgences obstétricales peuvent représenter des situations extrêmement critiques, aux conséquences maternelles et néonatales potentiellement dramatiques, autant pour la parturiente et sa famille que pour le personnel médical en place. Dans la plupart des cas, ces urgences obstétricales découlent de complications liées à des pathologies diverses et surviennent avant, pendant ou après la phase de l’accouchement.

En raison des risques qu’elle représente pour la vie du couple mère-enfant, toute urgence obstétricale exige un diagnostic pointu suivi d’une prise en charge multidisciplinaire immédiate par un personnel expérimenté. Cela suppose de disposer d’une équipe médicale qualifiée capable d’identifier le problème, des médicaments essentiels et de l’équipement médical nécessaire pour intervenir efficacement et avec célérité, afin de sauver la vie de la mère et celle de son bébé.

Selon les données du RASS 2018, quelques 753 décès maternels ont été recensés en routine sur le territoire national, soit un ratio de 114,2 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes (ndlr: ce taux reste au-dessus de la cible de 70 décès maternels / 100 000 naissances vivantes fixée dans le cadre de l’accélération des ODD 3.1 à l’horizon 2030). L’une des causes sous-jacentes au ratio élevé de mortalité maternelle en Côte d’Ivoire réside dans les lacunes observées dans la prévention et la mauvaise gestion des complications obstétricales, évitables et curables qui peuvent survenir au cours de la grossesse, de l’accouchement et du post-partum immédiat. Au rang des facteurs déterminants, figurent, notamment, le manque d’infrastructures et d’équipements sanitaires adéquats, les traitements inadaptés, le défaut d’anticipation, d’organisation ou de diagnostic, la sous-estimation des pertes sanguines, l’insuffisance de personnel qualifié et motivé et le manque de communication entre les différents intervenants, conduisant à la fourniture de services de qualité médiocre.

Devant ce constat, il apparaît nécessaire d’améliorer la prise en charge des urgences obstétricales et des soins néonataux, en révolutionnant la formation initiale des professionnels de santé qui y sont confrontés.

Le projet NUMERIS sera déployé au sein de l’Institut National de Formation des Agents de Santé à Abidjan et ses cinq (05) antennes régionales. Il cible les professionnels de santé en ligne de mire dans la pratique des soins obstétricaux et néonataux vitaux en vue de renforcer la gestion des risques autour de ces prestations et la sécurité du couple mère-enfant.

Initié dans le cadre du projet SPARK-SANTE, le projet NUMERIS renforce les interventions de la sous-composante Ressources Humaines en Santé. Il fait partie intégrante de la vision de la Banque mondiale et du Global Financing Facility, le Mécanisme de Financement pour chaque mère et chaque enfant, en matière d’innovations durables, intégrées aux systèmes de santé nationaux et axées sur une amélioration de la santé et du bien-être des femmes, des enfants et des adolescents et, spécifiquement, sur une réduction de la mortalité maternelle et néonatale aux alentours et après la naissance, principalement dans les zones rurales et enclavées disposant de ressources humaines et matérielles limitées.

NUMERIS vient combler le gap numérique dans le dispositif de formation initiale et continue des agents de la santé en Côte d’Ivoire et fait évoluer les modèles actuels d’apprentissage en y intégrant un ensemble de solutions immersives et interactives innovantes basées sur l’apprentissage par l’action. Ces solutions permettent notamment de reconstruire, à partir de cas cliniques réels, un ensemble de situations de soins critiques et d’y confronter les étudiants afin de les rendre aptes à reconnaître et à prendre en charge les complications prénatales à des stades précoces.

Les principaux chantiers de ce programme sont les suivants :

• Mise en place et certifcation d’un laboratoire complet de référence en simulation numérique pour la santé de la mère et l’enfant répondant aux normes internationales.

• Acquisition de matériels de simulation numérique constitués de simulateurs procéduraux, de mannequins haute-fidélité mère et enfant et de simulateurs 3D pour le renforcement des capacités des 5 antennes de l’INFAS.

• Appui à la mise en place d’une plateforme E-learning d’enseignement à distance pour le renforcement du dispositif de formation initiale des Ressources Humaines en Santé.

• Mise en place d’un studio multimédia à visée pégagogique et d’une bibliothèque numérique.

• Production et diffusion de contenus audiovisuels et 3D à visée pédagogique pour un apprentissage autorégulé et en asynchrone.

• Renforcement des capacités des acteurs de mise en oeuvre et des bénéficiaires.

• Implémentation d’un programme pilote de renforcement des capacités des agents de santé des ESPC sous FBP en simulation numérique.

• Partenariats, Recherche, Développement, Suivi-Evaluation, Communication et Dissémination des acquis en soutien au programme.