Le système sanitaire ivoirien est présenté comme peu performant eu égard au potentiel économique national. Ses résultats sont inférieurs à ceux des pays ayant des caractéristiques socio-économiques similaire aux siennes. Parmi les causes justifiant cet état de fait, les problèmes de financement et de gestion financière sont présentés en première ligne.

Le pays se caractérise en effet par une faiblesse au long cours de son financement public qui représente 5% du budget annuel et 1% du PIB, bien loin de l’objectif d’Abuja. De plus, ce financement est faiblement orienté vers les soins de santé primaires (23%) et pèse pour 1/5ème de la dépense totale de santé, laissant les populations supporter leur santé par des paiements directs (36% de la Dépense Totale de Santé).

A ces faiblesses, l’on doit rajouter les difficultés de la gestion des finances publiques consacrées à la santé. Les dépenses publiques sont jugées inefficientes à 51% (OMS, 2017), certainement en lien avec un cadre comptable inadéquat sous-tendu par des règles du jeu implicites et présumées et une faible redevabilité.

Il y a une faible maîtrise des financements externes caractérisés par une fragmentation des ressources externes avec double-emplois, de lourdes charges administratives et un alignement limité sur les priorités nationales.

Le contexte national actuel du financement de la santé est marqué par la transition envisagée de programmes mondiaux de financement de la santé, la décentralisation des établissements hospitaliers, le passage à échelle de l’approche de financement basé sur la performance et la mise en œuvre du budget-programme.

Le présent programme vise l’ensemble des directions et structures sous-tutelle du Ministère de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle, notamment les Directions centrales, les Programmes Nationaux de Santé, les Directions Régionales et Départementales de la Santé et les Etablissements de santé.

Il entend promouvoir une nouvelle approche d’allocation et d’exécution du budget qui serait basée sur les besoins exprimés par les structures sanitaires en lien avec leurs priorités, faciliter la création d’outils de suivi et d’enregistrement des opérations pour permettre la justification de l’utilisation des ressources par les acteurs en présence, et assurer la maîtrise des coûts de production des services ainsi que la négociation tarifaire.

De façon spécifique, le programme sera mis en oeuvre à travers les trois axes d’intervention suivants :

• l’appui à la mise en oeuvre d’une budgétisation fondée sur les programmes.

• l’appui à la mise en place d’un système de gestion comptable et d’information financière dans les différentes unités du Ministère en charge de la Santé.

• la mise en place d’un contrôle de gestion systématique et du contrôle interne au sein dudit ministère.